Réforme 2026 DSCG - Les changements par UE

Détails des différents changements qui devraient être appliqués avec la nouvelle réforme

Sommaire

  1. UE1 - Gestion Juridique Fiscale et Sociale
  2. UE2 - Finance
  3. UE3 - Management et Contrôle de gestion
  4. UE4 - Comptabilité & Audit
  5. UE5 - Management des systèmes d'information
  6. UE6 - Anglais
  7. UE7 - Mémoire

Téléchargez le programme et les modalités d'organisation des épreuves du diplôme de comptabilité et de gestion (arrêté du 4 août 2025)

UE1 - Gestion Juridique Fiscale et Sociale

La proposition de nouveau référentiel pour l’UE1 du DSCG s’inscrit dans une logique de professionnalisation accrue, avec des contenus actualisés, resserrés sur les enjeux pratiques, stratégiques et éthiques que rencontre le professionnel dans l’accompagnement des entreprises.

Une nouvelle logique de structuration

Alors que le programme actuel est organisé en six grandes thématiques correspondant aux grandes fonctions juridiques dans la vie d’une entreprise (création, développement, groupe, pérennité, etc.), le nouveau référentiel repose sur 3 blocs de compétences métiers, orientés vers l’accompagnement du client :

  • Accompagner le client dans son environnement juridique
  • Accompagner le développement de l’activité
  • Accompagner la continuité de l’activité selon le contexte

Cette approche reflète le quotidien d’un professionnel qui conseille, sécurise et alerte ses clients.

Vers une approche par compétences

Le référentiel proposé est rédigé en termes d’actions professionnelles à maîtriser. Chaque partie est associée à des compétences : savoir conseiller, alerter, évaluer un dispositif, proposer des améliorations, etc. Par exemple :

  • L’étude du droit des contrats ne vise plus la connaissance générale de la formation ou des clauses contractuelles, mais la capacité à détecter une anomalie ou à conseiller une évolution adaptée.
  • La fiscalité ne se limite plus à l’exposé des règles applicables, mais à leur mise en œuvre dans un diagnostic client ((choix d’un régime, détection d’un risque, accompagnement d’une opération). --> Conséquence pédagogique : L’épreuve pourrait évoluer vers des cas pratiques contextualisés, fondés sur l’analyse et la prise de décision.

Contenus supprimés, déplacés ou ajoutés

Suppressions notables

  • Les principes généraux du droit des contrats (formation, exécution, sanctions)
  • Le droit pénal général et la procédure pénale
  • La gestion patrimoniale de l’entrepreneur via les assurances-vie
  • Le GEIE, les contrats d’intérêts communs

Déplacements vers le DCG : Droit pénal général ; Contrats usuels et transaction

Déplacements vers l’UE4 du DSCG : Fiscalité détaillée des opérations de restructuration

Nouveaux contenus introduits

  • Protection des données personnelles (RGPD) : rôle de la CNIL, droits des personnes concernées
  • Conformité et éthique : corruption, LCB-FT, CJIP, gouvernance, rémunération des dirigeants
  • Responsabilité sociétale : société à mission, raison d’être, devoir de vigilance
  • Fiscalité internationale : prix de transfert, fiscalité intragroupe, intégration fiscale

--> Ces ajouts correspondent à des thématiques transversales, stratégiques et actuelles, en lien direct avec les problématiques de conformité et de RSE auxquelles sont confrontées les entreprises.

Synthèse des évolutions

Type de changement Nature des ajustements
Structure Passage d’un découpage thématique à une organisation en 3 blocs de compétences
Contenus Suppressions, déplacements inter-UE, ajouts liés à la conformité, au numérique et à la RSE
Méthode pédagogique Passage d’un référentiel notionnel à une approche contextualisée par compétences
Perspectives d’évaluation Probable renforcement des cas pratiques contextualisés (accompagnement client)

Recommandations aux futurs candidats afin de bien anticiper ces changements

  1. Structurer les révisions en suivant cette logique par blocs permet d’identifier plus facilement les thématiques liées à une situation professionnelle donnée.
  2. Vérifier que les supports de cours et les manuels utilisés correspondent aux contenus à jour et couvrent les thématiques nouvelles ou redéployées.
  3. Lors des révisions, reformuler les savoirs en réponse à des situations pratiques, en mettant l’accent sur la capacité à appliquer une règle ou un raisonnement à un contexte concret.
  4. S’exercer régulièrement à la résolution de cas concrets mettant en œuvre plusieurs thématiques (ex : pacte d’associés + structuration familiale + fiscalité d’une cession).
  5. Intégrer une veille sur les sources suivantes : CNIL, AMF, HCGE, BOFiP-Impôts pour les dispositifs fiscaux,
  6. Utiliser des fiches synthétiques par situation (ex : “restructuration d’une société”, “transmission d’entreprise”, “détection de pratiques anticoncurrentielles”).

UE2 - Finance

Le contenu du programme, sa structure et ses finalités pédagogiques évoluent pour mieux s’aligner sur les enjeux actuels de la finance et sur les compétences attendues en cabinet ou en entreprise.

Une organisation revue mais cohérente avec l’existant

Le programme proposé pour 2026 conserve les grands axes du programme actuel mais redistribue les thèmes pour renforcer la continuité avec le DCG (UE6) et mieux faire émerger des compétences transversales. Il distingue clairement les dimensions :

  • Diagnostic et évaluation
  • Durabilité et éthique
  • Ingénierie financière
  • Prise de décision en milieu incertain
  • Finance de marché et comportementale
  • Trésorerie et gestion des risques

Cette structuration permet de clarifier la finalité : le candidat doit être capable de poser un diagnostic, proposer une solution et la justifier.

Des compétences professionnelles explicites

L’un des apports du nouveau référentiel est la formalisation des compétences attendues. Le candidat est placé dans la posture d’un conseiller face à un dirigeant ou un DAF, et doit mobiliser des outils d’analyse, interpréter des états financiers, évaluer une entreprise ou encore proposer une solution de financement adaptée.

Par exemple :

  • En diagnostic : il doit savoir lire des comptes consolidés, y compris en normes IFRS, et utiliser une approche par les flux.
  • En trésorerie : il applique des mécanismes de netting, cash pooling, et sait identifier les risques de change ou de taux.

Évolutions majeures des contenus

Contenus supprimés ou allégés

  • Les modèles mathématiques complexes (ex. : Black-Scholes, binomial, dérivés exotiques) sont supprimés.
  • Les ratios prudentiels de Bâle sont allégés et recentrés sur les principes.
  • Montages juridiques sophistiqués (OPA, titrisation complexe, defeasance) sont fortement simplifiés.
  • La partie sur la fiscalité des opérations financières n'est pas supprimée mais réduite à l’essentiel (plus de détails exhaustifs, intégrée dans l’ingénierie financière).

Nouveaux contenus ajoutés

  • Finance durable et extra-financière : Notation ESG ; Responsabilité sociétale de l’entreprise ; Reporting de durabilité ; Principe de double matérialité ; * Éthique et sécurité financière : Conformité, blanchiment, corruption, cyberattaques ; Lien avec les organismes comme TRACFIN, ANSSI, DGSI ; Loi Sapin II, règlement MiCA (crypto-actifs)
  • Finance comportementale et intelligence artificielle : Biais cognitifs, irrationalité (Kahneman, Tversky) ; Rôle des Fintechs, IA, blockchain, finance quantique

Exemples de reformatage des parties

Ancien thème Nouveau traitement
Analyse des états financiers Approfondi sur comptes consolidés et flux
Politique de dividende Toujours présente, recentrée sur les signaux financiers
Evaluation d’entreprise Conservée avec allègement des calculs complexes
Fraude et blanchiment Étendue à l’éthique, à la conformité et à la cybersécurité
Gestion de portefeuille Intégrée avec la finance comportementale et la diversification
Ingénierie financière Maintenue avec un recentrage sur la logique économique (sans fiscalité)

Des axes pédagogiques orientés “savoir-agir”

La nouvelle version renforce l’usage de commentaires, recommandations, comparaisons. Les consignes pédagogiques demandent par exemple :

  • De comparer un indicateur dans le temps ou avec des entreprises comparables ;
  • De justifier une valorisation par rapport à une stratégie d’entreprise ;
  • De proposer une recommandation en réponse à une faiblesse financière.

==> L’objectif n’est plus seulement de savoir calculer, mais aussi de comprendre le sens des résultats pour orienter une décision.

Synthèse des ajustements

Type de changement Détail
Structure Réorganisation en blocs thématiques clarifiés
Objectifs Mise en situation client, diagnostic, recommandation
Ajouts Finance durable, conformité, numérique, finance comportementale
Suppressions Calculs techniques complexes (options, titrisation avancée), fiscalité allégée mais conservée
Approche Compétences actionnables, raisonnement, commentaire structuré

Recommandations aux futurs candidats afin d'anticiper au mieux ces changements

  1. Structurer ses révisions par blocs de compétences : Classez vos ressources par thème (et non plus uniquement par chapitre technique). Exemples :

    • Comptes consolidés → Bloc « diagnostic financier »
    • Start-up, goodwill → Bloc « évaluation spécifique »
    • ESG, gouvernance, RSE → Bloc « performance durable »
  2. Actualiser ses supports et intégrer les thématiques émergentes : Complétez les ouvrages traditionnels par des sources actualisées (rapports de l’AMF, publications de la BCE, contenus sur la finance durable et les crypto-actifs).

  3. Travailler la posture d’analyse et de recommandation : L’approche par compétences valorise la capacité à interpréter, comparer, expliquer et recommander, plutôt que la seule capacité de calcul.

  4. Maîtriser les grands modèles sans entrer dans la technicité excessive. Le programme recentré supprime plusieurs outils techniques très complexes, comme la valorisation des options financières ou les dérivés exotiques. Concentrez-vous sur les modèles et méthodes fondamentaux.

  5. Intégrer progressivement les enjeux de durabilité et d’éthique. Identifier les grands principes (AFEP-MEDEF, PRI, taxonomie verte…), comprendre les différences entre approche actionnariale et partenariale et intégrer les mécanismes de contrôle liés à la conformité (TRACFIN, Sapin II, règlement MiCA…).

UE3 - Management et contrôle de gestion

La réforme envisagée redéfinit en profondeur l’articulation entre contrôle de gestion, stratégie et pilotage de la performance. Ce nouveau référentiel cherche à articuler plus étroitement les dimensions opérationnelles, humaines et stratégiques du management. Il conserve les grands axes existants tout en réorganisant les blocs de compétences selon une logique fondée sur la boucle de pilotage stratégique.

Une structure recentrée sur la logique de pilotage stratégique

Le nouveau référentiel restructure les contenus du programme actuel selon les 3 étapes de la boucle de pilotage stratégique :

  • Définition des choix stratégiques et organisationnels
  • Déploiement opérationnel de la stratégie
  • Pilotage stratégique et ajustements

==> Cette organisation met en valeur la logique « formulation → mise en œuvre → contrôle », directement transposable à la pratique professionnelle..

Une approche plus opérationnelle et centrée sur la prise de décision

L’accent est mis sur les préconisations argumentées et la capacité à croiser différents outils pour répondre à un problème. Le candidat est placé dans une posture de conseil stratégique, où il doit analyser, diagnostiquer et proposer des actions adaptées.

Exemples de compétences mises en avant :

  • Sélectionner et adapter des outils d’analyse stratégique (SWOT, BCG, Business Model Canvas).
  • Construire et interpréter un tableau de bord intégrant des indicateurs financiers, sociaux et environnementaux.
  • Identifier les impacts d’un changement organisationnel sur la performance et les parties prenantes
  • Proposer des indicateurs ESG et intégrer la durabilité dans le pilotage.

Evolutions majeures sur les contenus

Contenus supprimés ou moins développés

  • Les approches juridiques et institutionnelles de la gouvernance → moins détaillées.
  • Les formes d’organisation (structures hiérarchiques, fonctionnelles, matricielles) → vues de manière synthétique.
  • Les modèles propres au secteur public → toujours présents, mais allégés et replacés dans une logique comparative.

Nouveautés

  • Business Model Canvas : outil désormais incontournable dans la construction de diagnostic stratégique.
  • Pilotage de la durabilité : construction d’indicateurs ESG, matrices de double matérialité, bilan carbone.
  • Gestion des périmètres élargis : franchise, ubérisation, plateformes numériques.
  • Lien renforcé avec le contrôle interne et la gestion des risques (notamment en lien avec les processus et les écarts budgétaires).
  • Dimension RH renforcée : égalité professionnelle, négociation sociale, gestion des compétences comme leviers de performance.

Récapitulatif par thématique

Thématique État dans le programme actuel Évolution dans la proposition 2026
Diagnostic stratégique Présent dans l’analyse stratégique (UE3 et UE2 DCG) Approfondi via outils croisés (BCG, SWOT, BMC)
Business model Évoqué de manière marginale Intégré et mobilisé activement
Coût et performance Traitement classique du contrôle de gestion Lié aux enjeux stratégiques et à la création de valeur
Pilotage des processus Abordé comme outil d’amélioration continue Étendu aux processus support, projets et RH
Management du changement Approche méthodologique des styles et leviers Complété par l'analyse de résistances et d’impacts humains
Durabilité Peu développée Renforcée avec bilan carbone, ESG, double matérialité
RH et compétences Traitée de façon marginale Repositionné comme levier de performance globale

Outils clés à maîtriser

Le programme insiste sur une double maîtrise : savoir construire l’outil et savoir l’interpréter.

  • Outils stratégiques : SWOT, BCG, BMC, courbes de valeur.
  • Outils de pilotage : budgets opérationnels, analyse d’écarts, indicateurs de performance (financiers, sociaux, environnementaux).
  • Contrôle interne et gestion des risques : référentiel COSO, cartographies de risques.
  • Gestion de projet : PERT, Gantt, valeur acquise.
  • Outils RH : indicateurs sociaux (Noria, masse salariale), indicateurs de diversité.

Synthèse des ajustements

Elements Proposition au sein du nouveau référentiel
Structure 3 blocs selon la boucle stratégique
Objectifs pdagogiques Mise en situation de conseil stratégique
Outils Ajout des outils durables, projets, BMC, risques
Approche RH Intégrée au pilotage stratégique
Pilotage de la durabilité Partie dédiée avec outils et indicateurs

Recommandations aux futurs candidats afin d'appréhender au mieux ces changements

1. Organiser ses révisions selon la boucle de pilotage stratégique : Classez vos révisions selon ces trois blocs, plutôt que par thème (RH, budget, coûts…) comme auparavant. Cela permet de mieux comprendre comment chaque outil contribue à la chaîne décisionnelle.

2. Renforcer les compétences de diagnostic et de synthèse : S’entraîner à rédiger des diagnostics (synthèses, recommandations), répondre à des situations transversales en mobilisant plusieurs outils simultanément (ex : coûts cibles + indicateurs sociaux + matrice stratégique), travailler la structuration des réponses écrites : introduction, constat, analyse, proposition, justification.

3. Mettre à jour ses références conceptuelles et outils : Compléter les supports classiques avec des fiches pratiques ou des exemples d’application sur ces outils récents. Privilégier les cas issus d’organisations actuelles ou hybrides (entreprises-réseaux, plateformes, ESS…).

4. Approfondir les dimensions humaines et organisationnelles : Réviser les mécanismes de résistance au changement, les styles de conduite, les effets de Noria, travailler sur des cas RH avec analyse d’indicateurs sociaux, cartographier les parties prenantes et leurs attentes dans les études de cas.

L’UE3 devient une épreuve de posture managériale et stratégique : le candidat n’est plus seulement un contrôleur, mais un conseiller capable de piloter la performance globale.

UE4 - Comptabilité & Audit

L’UE4 évolue en intégrant pleinement les enjeux contemporains de l’information financière, de l’audit et du reporting extra-financier. La proposition de référentiel 2026 conserve l’orientation technique de l’UE4 tout en clarifiant les compétences attendues et en restructurant les blocs thématiques selon une logique plus fonctionnelle.

Une réorganisation du programme en 3 blocs

Le référentiel proposé regroupe ces contenus en trois blocs :

  • Opérations de restructuration (25 h)
  • Reporting financier des groupes en normes françaises et IFRS (80 h)
  • Audit, incluant l’audit de durabilité (75 h)

==> Cette structuration simplifie l’ancien référentiel, clarifie le parcours et met en cohérence les savoirs comptables et les missions d’audit.

Une approche orientée vers la mobilisation des compétences

Le nouveau référentiel met l’accent sur la capacité à analyser, interpréter et restituer des traitements comptables ou des démarches d’audit, en situation réelle. Il ne s’agit plus seulement de maîtriser des schémas comptables, mais de justifier des choix professionnels et de les traduire dans un contexte de conseil ou de certification.

Exemples de compétences attendues :

  • Identifier les conséquences comptables et fiscales d’une opération de restructuration.
  • Établir ou analyser des comptes consolidés en normes françaises et IFRS.
  • Mettre en œuvre une mission d’audit (financier ou extra-financier).
  • Restituer ses conclusions de manière claire, structurée et argumentée.

==> L’examen valorise la posture professionnelle et la capacité à apporter une justification raisonnée.

Contenus supprimés, déplacés ou ajoutés

Ce qui sort du programme

  • Les US-GAAP, les participations croisées ou circulaires, la méthode de consolidation par palier, les comptes combinés, les fusions transfrontalières, ou encore la rétroactivité des fusions sont supprimés.
  • Les opérations juridiques détaillées (projet de fusion, commissariat à la fusion, etc.) sont transférées vers l’UE1.
  • La fiscalité des fusions, auparavant absente, est désormais intégrée de manière synthétique (régime de faveur).

Ce qui entre dans le programme

  • Le reporting de durabilité (cadres : ESRS, ISSB, GRI), en lien avec les obligations CSRD, les normes IFRS-S et les missions d’assurance.
  • L’audit de durabilité : assurance limitée, étapes de la mission, typologie des opinions.
  • L’analyse d’écarts d’acquisition et badwill, la valorisation comptable ou réelle des apports, les écritures adaptées à chaque type de restructuration.
  • L’analyse des normes IFRS : IFRS 3 (regroupements d’entreprises), IFRS 9 (instruments financiers), IFRS 15 (revenus), IFRS 16 (locations), IAS 36 (dépréciation), IAS 38 (immobilisations incorporelles).

Évolutions par bloc thématique

Bloc Référentiel 2019 Proposition 2026
Restructurations Fusions détaillées, cas complexes Cas simples, fiscalité de faveur, valorisation des apports
Consolidation Méthode par palier, combinés, participations croisées Consolidation directe, retraitements clés (locations, goodwill, instruments financiers)
IFRS Nombreuses normes traitées de façon technique Ciblage des normes à fort impact (IFRS 3, 9, 15, 16, IAS 36, 38)
Audit NEP et missions classiques Audit financier + audit de durabilité (cadres CSRD, ESRS)

Mise en œuvre pédagogique

Le programme demande aux candidats de :

  • Justifier un traitement comptable (ex. : valorisation d’un apport en fusion).
  • Interpréter des retraitements IFRS fournis et expliquer leur impact sur les comptes consolidés.
  • Proposer une démarche d’audit adaptée (identifier les risques, choisir des tests pertinents).
  • Restituer un rapport d’audit clair et structuré.

==> L’épreuve se concentre moins sur les calculs longs et plus sur la cohérence de la démarche et la rigueur du raisonnement.

Tableau synthétique des évolutions

Element Référentiel 2019 Proposition 2026
Structure 4 blocs (restructuration, IFRS, consolidation, audit) 3 blocs (restructuration, reporting groupe, audit + durabilité)
Normes comptables PCG et IFRS, traitement technique Maintien avec retraitements clés, approche raisonnée
Audit Audit financier classique + Audit de durabilité, opinions spécifiques
Missions d’assurance Comptes annuels et consolidés + Durabilité, conformité au référentiel ESRS
Posture attendue Maîtrise des normes Capacité à justifier et restituer

Recommandations aux futurs candidats afin d'appréhender ces changements

  • 1. Maîtriser les normes IFRS essentielles : construire des fiches claires sur IFRS 3, 9, 15, 16, IAS 36 et 38 (champ d’application, principes, retraitements clés).

  • 2. Privilégier l’analyse à la technique : s’entraîner à expliquer la logique d’un retraitement ou la pertinence d’un choix comptable.

  • 3. Intégrer l’audit de durabilité : se familiariser avec les référentiels extra-financiers (ESRS, IFRS Sustainability Standards), comprendre la mission d’assurance et son rapport.

  • 4. S’entraîner aux cas pratiques contextualisés : restructurations simples avec impacts fiscaux, consolidations simplifiées, analyses d’écarts d’acquisition.

  • 5. Travailler la posture professionnelle : rédiger des réponses structurées et argumentées comme si elles étaient adressées à un client ou dans un rapport d’audit.

==> L’UE4 devient l’UE du raisonnement comptable et de l’audit élargi : moins de technicité brute, mais plus d’analyse, de jugement et d’intégration des enjeux de durabilité.

UE5 - Management des systèmes d'information

L’UE5 est l’une des unités d’enseignement qui évolue le plus fortement dans le cadre de la réforme du DSCG. Le nouveau référentiel ne se contente pas de réorganiser les contenus : il introduit de nouveaux axes de compétence (analyse de données, cybersécurité, durabilité, veille technologique), tout en renforçant l’approche stratégique et managériale du système d’information.

Une structure plus dense, articulée autour de 5 blocs fonctionnels

Le programme de 2019 était réparti en six grandes parties thématiques (gouvernance SI, gestion de projet, systèmes d’entreprise, performance informationnelle, sécurité, audit et reporting). Le programme 2026 propose une réorganisation en 5 blocs :

  • SI et environnement
  • Organisation et analyse des données
  • SI et performance
  • Sécurité et durabilité des SI
  • Veille technologique

==> Cette structuration met en avant la place centrale des SI comme outil de pilotage, d’innovation et de responsabilité sociétale.

Une montée en complexité technique raisonnée

Le nouveau référentiel introduit des compétences techniques plus poussées (manipulation de données, simulation, IA, blockchain, cybersécurité), mais dans une logique d’application managériale et organisationnelle :

  • Analyse et gouvernance de la donnée : modèles relationnels, bases NoSQL, ETL, API, DataViz (Power BI, Tableau), qualité et cycle de vie des données.
  • Cybersécurité : normes ISO 27001 et NIST, cadre ANSSI, PCA/PRA, IAM, sécurité préventive et résilience.
  • Durabilité numérique : Green IT, empreinte carbone du numérique, éco-conception, lien avec la CSRD et les ESRS.
  • Technologies émergentes : IA (modèles, usages, limites), blockchain (fonctionnement, régulation MiCA, normes ISO 22739), Internet des objets (IoT).

==> L’objectif n’est pas de former des techniciens purs, mais des managers capables d’évaluer, piloter et sécuriser un système d’information.

Contenus supprimés, déplacés ou enrichis

Allégements et suppressions

  • Des redondances avec le DCG sont écartées (notamment sur les aspects purement fonctionnels de PGI/ERP basiques).
  • La partie sur la conformité RGPD, bien que toujours présente, est allégée au profit d’une vision plus large des responsabilités juridiques et cyber.
  • Moins de place accordée aux aspects purement contractuels du service SI (SLA, maintenance, etc.).
  • Audit des SI : conservé, mais désormais intégré dans une logique de pilotage global de la performance et de sécurité.

Nouveautés majeures

  • Gouvernance de la donnée : sécurisation, conformité, monétisation des données.
  • Cybersécurité structurée : rôle des autorités (ANSSI), référentiels internationaux (ISO, NIST).
  • Durabilité numérique : sobriété énergétique, indicateurs environnementaux du SI.
  • **Veille structurée sur l’IA, la blockchain, l’IoT et leurs régulations..

Synthèse des principales évolutions thématiques

Thématique Référentiel 2019 Proposition 2026
Gouvernance SI Présente, centrée sur stratégie Renforcée, intégrée à la durabilité et au schéma directeur
Analyse de données Peu développée, approches générales Nouvelle section complète (extraction, visualisation, interprétation)
Cybersécurité Présente de façon générale Approfondie (cadres ANSSI, sécurité préventive, IAM, PCA, ISO 27001)
Audit SI Présent séparément Maintenu avec meilleure intégration au pilotage de performance
Durabilité numérique Abordée en filigrane Partie dédiée (Green IT, CSRD, ESRS, sobriété numérique)
Innovation technologique Évoquée dans la veille Bloc dédié : IA, IoT, Blockchain, enjeux réglementaires

Compétences transversales renforcées : Gouvernance / Communication des résultats / Démarche d’audit / Évaluation d’investissements SI / Analyse comparative (budgets, solutions SaaS/On premise, sécurité)

Tableau de synthèse des évolutions

Élément Référentiel 2019 Proposition 2026
Organisation 6 thèmes (gouvernance, projets, audit…) 5 blocs fonctionnels (stratégie, data, performance, sécurité, veille)
Posture Compréhension des SI Pilotage stratégique et évaluation du SI
Données Concepts de base Analyse poussée, gouvernance, exploitation décisionnelle
Cybersécurité Normes générales Démarche intégrée, audit, politiques SSI
Innovation Optionnelle Obligatoire (IA, IoT, blockchain, durabilité numérique)
Durabilité Marginale Partie complète et dédiée

Recommandations aux futurs candidats afin d'appréhender ces changements

  • 1. Réviser selon les 5 blocs pour mieux relier stratégie, données, sécurité et innovation.
  • 2. Prendre en main des outils de DataViz (Power BI, Tableau) pour comprendre les logiques de reporting interactif.
  • 3. Se former en cybersécurité : connaître les référentiels (ISO, ANSSI), les typologies d’attaques (phishing, ransomware) et les solutions de résilience (PCA/PRA, IAM).
  • 4. Intégrer la dimension environnementale : savoir relier SI et durabilité, identifier des indicateurs d’empreinte numérique.
  • 5. Réaliser une veille active sur les technologies émergentes : IA, blockchain, IoT, cybersécurité, en suivant les publications de l’ANSSI, de la Commission européenne et de l’ISO.

==> L’UE5 se transforme en épreuve de pilotage stratégique et durable du SI : moins juridique, plus centrée sur la donnée, la sécurité et l’innovation.

UE6 - Anglais des affaires

L’UE6 est une unité singulière du DSCG : elle donne lieu à une épreuve orale d’expression en anglais à partir d’un document professionnel ou d’actualité. Le référentiel 2026 conserve les fondements de cette épreuve, mais en actualise la structuration thématique, les compétences visées et les attendus linguistiques en intégrant davantage l’environnement économique, numérique et durable de l’entreprise.

Une épreuve orale maintenue, mais mieux cadrée

Le déroulement de l’épreuve est inchangé :

  • Analyse et synthèse d’un document professionnel ou d’actualité en anglais.
  • Présentation orale argumentée et structurée.
  • Interaction avec le jury sous forme de questions-réponses.

Niveau attendu : B2, avec une évaluation équilibrée des compétences linguistiques (fluidité, vocabulaire, grammaire) et professionnelles (pertinence, clarté, capacité à argumenter).

Une réorganisation thématique élargie et enrichie

Le référentiel 2019 listait 7 grands domaines, chacun avec des exemples de notions. Le référentiel 2026 conserve cette logique, mais enrichit et actualise les thématiques et notions pour mieux refléter les enjeux contemporains.

Thème Référentiel 2019 Proposition 2026
Finance Banque, capital-risque, marchés, dérivés, disclosure Maintien + ajout des cryptomonnaies, green funding, ESG
Accounting & Auditing États financiers, normes, audit, contrôle de gestion Maintien + différenciation nette entre audit interne/externe
Governance & CSR Gouvernance, parties prenantes, RSE Maintien + mise en lien avec les réglementations (CSRD)
Information Systems & Technologies SI, Big Data, sécurité, cloud, télétravail Actualisé avec IA, cybersécurité, contrôle interactif, ERP
Management, HR & Strategy Management, recrutement, culture, stratégie Maintien + mise en avant des modèles non profit, diversité
Production Logistique, qualité, innovation Maintien + attention portée à l’impact environnemental
Marketing Produits, pub, stratégie, données Maintien + marketing digital, inbound/outbound, réseaux sociaux

Le nouveau référentiel conserve les fondements de l’épreuve orale (compréhension d’un texte + expression en anglais), mais précise les compétences attendues.

  • Compréhension écrite : analyser un document d’actualité économique ou professionnelle, en en dégageant les idées clés.
  • Expression orale structurée : présenter un exposé clair (introduction, développement, conclusion).
  • Argumentation : développer un point de vue personnel, étayé d’exemples concrets.
  • Lexique professionnel : utiliser un vocabulaire précis et adapté (finance durable, IA, RSE, gouvernance).
  • Interaction : répondre de façon claire et argumentée aux questions du jury.

Le programme officiel insiste sur le fait que la préparation ne peut pas se limiter à l’étude de vocabulaire : il faut s’exercer régulièrement à la prise de parole professionnelle.

Enjeux pédagogiques et méthodologiques

Le passage à ce nouveau référentiel suppose :

  • une actualisation des corpus de textes, pour intégrer les notions de blockchain, IA, ESG, etc.,
  • un entraînement régulier à l’expression orale spontanée et structurée, avec définitions, exemples, transitions,
  • un renforcement de l’exposition à des supports authentiques : presse économique, podcasts, vidéos, rapports d’entreprise.

Recommandations aux futurs candidats afin d'appréhender ces changements

1. Lire la presse économique anglophone (The Economist, Financial Times, Harvard Business Review). 2. Tenir une veille en anglais sur les thèmes liés au DSCG (finance durable, blockchain, gouvernance). 3. Travailler des présentations orales de 5 à 7 minutes en respectant une structure claire. 4. S’enregistrer pour améliorer fluidité, prononciation et aisance. 5. S’entraîner à répondre à des questions imprévues du type : “What risks could this company face?” ou “Why do you think ESG reporting is a priority today?”.

UE7 - Mémoire profesionnel

L’UE7 n’est pas une épreuve disciplinaire au sens classique, mais un exercice d’intégration professionnelle. Elle combine une expérience en entreprise, une réflexion analytique et une soutenance. Le référentiel 2026 réaffirme cette approche, tout en renforçant les attendus méthodologiques, la rigueur scientifique et la posture réflexive du candidat.

Une structure générale inchangée, mais clarifiée

La structure globale de l’UE7 reste fondée sur deux piliers :Une expérience professionnelle d’au moins 16 semaines, en cabinet ou dans un service comptable/financier + La production et soutenance d’un mémoire, à partir d’une problématique issue de cette expérience.

Le référentiel 2026 conserve cette architecture, mais distingue plus nettement les phases de formation méthodologique, de rédaction et de soutenance, en explicitant les compétences associées à chaque étape.

De l’information à la communication scientifique : quelles évolutions concrètes ?

Dans le référentiel actuel (2019), les compétences associées au mémoire sont principalement abordées de manière globale : il est attendu que le candidat construise une problématique professionnelle, mène une analyse, rédige un mémoire et le soutienne oralement. Les contenus pédagogiques qui l’accompagnent sont présentés de façon synthétique, sans distinction nette entre les différentes phases de travail.

Le référentiel proposé pour 2026 conserve ces objectifs, mais introduit une structuration beaucoup plus claire des blocs d’enseignement nécessaires à la réussite du mémoire. Concrètement, le travail attendu est désormais appuyé par trois domaines de compétences complémentaires, chacun associé à un temps de formation dédié et à des attendus spécifiques :

Recherche d'information et documentation professionnelle Une nouveauté majeure du référentiel 2026 est la reconnaissance explicite de cette compétence. Les candidats devront désormais être capables de rechercher des sources fiables, d’utiliser les bons outils de recherche (bases spécialisées, moteurs de veille, revues professionnelles) et d’évaluer la pertinence de ces informations. Ce bloc vise à ancrer le mémoire dans une démarche de veille structurée, avec une capacité à mobiliser des travaux antérieurs et à citer correctement les auteurs.

Rédaction professionnelle et communication écrite La rédaction n’est plus vue uniquement comme un résultat final (le mémoire), mais comme une compétence en soi. Les candidats sont formés à organiser leurs idées, produire un écrit clair et structuré, s’exprimer avec précision, et respecter les normes de présentation académique (citations, bibliographie, annexes, confidentialité). Cette approche inclut aussi la capacité à utiliser des outils numériques d’aide à la rédaction ou à la gestion de version, afin de faciliter un travail itératif de qualité.

Communication orale et posture réflexive Le référentiel réformé insiste davantage sur la soutenance, qui n’est plus seulement une présentation orale, mais un exercice de communication professionnelle à part entière. Les candidats devront apprendre à construire un discours efficace, à utiliser un support visuel de manière pertinente, à interagir avec le jury de manière fluide, et à défendre une position argumentée. La posture réflexive – c’est-à-dire la capacité à revenir sur ses choix méthodologiques et professionnels avec esprit critique – est également valorisée dans cette phase.

Des compétences renforcées et mieux balisées

Le référentiel 2026 formalise plusieurs compétences attendues, réparties selon le déroulé de l’épreuve.

Pendant la phase de préparation :

  • Identifier une problématique professionnelle pertinente.
  • Construire une revue de littérature et mobiliser des sources fiables.
  • Choisir une méthodologie adaptée à la problématique (observation, enquête, étude de cas, recherche-action…).
  • Collecter et exploiter les données issues de l’expérience.

Pendant la rédaction :

  • Structurer un mémoire avec rigueur, respecter les normes de présentation (citations, bibliographie, confidentialité…).
  • Formuler des recommandations professionnelles justifiées, en lien avec les enseignements du DSCG.

Pendant la soutenance :

  • Synthétiser son travail dans une présentation orale structurée.
  • Répondre de manière claire et argumentée aux questions du jury.
  • Mobiliser les outils numériques de communication (diaporama, vidéo, etc.).

Ce qui change concrètement

Ce qui est conservé Ce qui évolue Ce qui est ajouté
Expérience de 16 semaines Clarification du rôle de l’enseignant-chercheur dans l’agrément Réflexion éthique sur les outils numériques (IA, confidentialité)
Mémoire en 3 parties (attestations, présentation de l'organisation, mémoire principal) Développement d’une posture réflexive attendue dans la rédaction Introduction formelle de la recherche documentaire comme bloc pédagogique
Soutenance orale Valorisation renforcée des compétences de communication Outils numériques d’aide à la soutenance explicitement mentionnés

Ce que les candidats peuvent mettre en place dès 2026

1. Choisir un sujet en lien avec une problématique réelle et actuelle : Le mémoire ne doit pas seulement “raconter une mission”, mais interroger un enjeu ou une difficulté rencontrée dans un contexte professionnel. Choisir une thématique permettant un croisement entre pratique et analyse académique (exemples : impact d’un nouveau logiciel, conduite du changement, pilotage ESG…).

2. Construire une veille documentaire structurée : Identifier des sources fiables : revues professionnelles (RFC, Revue Française de Comptabilité), publications académiques, rapports publics.

3. Maîtriser une méthode d’enquête ou d’analyse : Choisir une méthode adaptée à la problématique : observation participante, questionnaire, entretiens, analyse de documents.

4. Intégrer une réflexion éthique : Être en mesure de justifier ses choix méthodologiques, y compris sur l’usage ou non d’outils d’IA. Respecter la confidentialité et éviter les propos de jugement dans l’analyse.

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